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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 23:08

David Toscana

 

Un train pour Tula

 

  tula.jpg

 

Froylan Gomez, jeune ingénieur au chômage, est contacté par Juan Capistran, un vieil homme qui finit ses jours en maison de retraite. Il prétend être son arrière grand père et lui propose en échange de son héritage (une collection de timbres censée être de grande valeur), d'écrire sa biographie. Par appât du gain, et pour d'une certaine façon réaliser son rêve d'écrire un roman à succès, Froylan accepte et se met à la tâche...

 

Fin XIXe siècle dans la petite ville de Tula dans le Tamaulipas, une jeune femme, abusée par un américain, donne naissance à un enfant, elle décède peu après et le petit est recueilli par sa grand mère. Rejetant sur le bébé la faute de la mort et du déshonneur de sa fille, celle-ci l'abandonne, il se voie alors confié à une servante de la famille. Après une enfance difficile, sujet de rumeurs, fantasmes et dénigrements jusqu'à son baptême, le petit Juan, sorti de l'enfance, va se prendre de passion pour une jeune fille, Carmen, qui va devenir sa chimère pour la vie.

 

Ne reculant devant aucune folie, bravant tous les dangers, il va construire sa vie d'adulte, pimentée d'aventures extraordinaires, dans le seul et unique but de devenir un homme fort, capable de s'attirer les regards de la belle et de susciter son intérêt. Sans succès. Onze ans plus tard, revenant vers Carmen sous une fausse identité, il la découvre veuve, elle accepte de le voir une fois par mois, le mercredi, pour prier ensemble son défunt mari...

 

L'histoire de Juan Capistro va connaître de tels échos avec la vie de Froylan que celui-ci va se perdre entre la réalité et l'histoire du vieil homme, parrallèlement, nous sommes plongés dans l'histoire surréaliste de la bourgade de Tula (son essor ponctué d'un concerts de piano géant, ses guerres, ses grands hommes, la construction délirante de la voie ferrée), peuplée de personages hauts en couleur tels le prêtre dictateur Nicanor ou le général d'une armée de "looser" Pisco...

 

Cette oeuvre hors norme, elle même mise en abîme (c'est l'histoire recomposée par la femme de Froylan Gomez suite à sa mort tragique lors d'un ouragan), est, dans son ensemble, un tour de force qui nous laisse admiratif. L'humour surréaliste de David Toscana, sa profonde dérision sur la nature humaine, ses jeux sur l'identité, sa capacité à produire du réalisme magique, le placent comme un des plus grands auteur contemporain d'Amérique Latine.

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 18:19

David Toscana

 

El ultimo lector

 

 

 

Le petit village d'Icamole au nord du Mexique (dont la seule originalité est d'avoir été un lieu de bataille important pour Porfirio Diaz, futur dirigeant du pays), est frappé par l'une des pire sécheresse de son histoire. C'est dans ce contexte que Remigio, fils de Lucio le bibliothécaire, découvre au fonds de son puits le corps inanimé d'une petite fille. Sous le choc, il va l'enterrer dans son jardin avant de confier son secret à son père. On découvre alors un homme illuminé, qui navigue à grand peine entre un monde imaginaire peuplé de personnages romanesques et une triste réalité. L'évènement tragique va le faire basculer davantage dans sa folie doucereuse...

 

La police vient enquêter, Lucio cache la vérité sur "Babette" (ainsi il surnommera la petite fille disparue), un suspect est arrêté, notre ami bibliothécaire fait la connaissance de la mère de l'enfant, et toute une série d'évènements s'enchaînent, en partie provoqués par le bibliothécaire lui même, dans son délire...

 

A travers Lucio, David Toscana offre une merveilleuse allégorie du réalisme magique qui caractérise la littérature sud-américaine, un coup de force littéraire qui nous balance entre un monde fantaisiste romanesque et une véritable enquête policière sans nous prévenir, un roman qui sous la chaleur accablante du désert mexicain nous fait voir double entre réalité et fiction qui s'emmêlent et dont les frontières tendent à disparaître.

 

Une oeuvre majeure de la littérature d'Amérique latine couronnée par de nombreux prix.

 

Rencontre avec l'auteur le 18 Septembre à 19h30

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 17:30


L’armée illuminée


David Toscana


armee illuminee


1968, dans un petit bourg du nord du Mexique, le gros Comodoro, l’enfant gâté Cerillo, la belle Azucena, El Miragulo et Ubaldo l’artiste sont
embrigadés par le prof d’histoire Matus, général  autoproclamé de cette "armée illuminée", pour partir reconquérir le Texas aux Etats-Unis...


Avec délectation nous pouvons suivre le parcours de Matus le marathonien, qui, effrayé par les futures médailles des américains
aux jeux olympique va devenir possédé par des rêves de gloire, de batailles, d’honneur et de patriotisme, et préparer l’invasion du Texas avec son armée comme on préparerait une compétition
sportive. 


Les adolescents, tels des Don Quichotte, ayant traversé le "Rio Bravo" en charrette,
livrent leur première bataille, reprennent "Alamo", se livrent au pillage, a la defense de leir conquete et à toutes les absurdités de la guerre, guidés par un "code d'honneur" du guerrier.


A travers cette fable surréaliste à l’humour permanent (situations rocambolesques, ironie et décalages fabuleux) qui tranche avec des tragedies affligeantes, David Toscana nous livre une
belle réflexion sur la guerre et le nationalisme.


Un roman détonnant qui pousse à l'extrême l'absurdité, une fresque hilarante.

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