15 septembre 2014
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Petits oiseaux
Yôko OGAWA
Actes Sud
Le narrateur et son frère aîné vivent ensemble dans la maison de leurs parents, à présent décédés. Le cadet est le seul être au monde, semble-t-il, à pouvoir parler la langue "pawpaw" que son aîné a en commun avec les oiseaux, langue oubliée par les humains, semblable à un long chant d'amour
L'âiné a pour habitude d'observer durant de longues heures la volière de la maternelle toute proche, dont la directrice, prise d'amitié pour cet être d'une grande douceur, lui confie un beau jour l'entretien quotidien. Pendant ce temps, le cadet travaille, régisseur d'une grande propriété voisine.
Les deux frères partent parfois pour des voyages imaginaires dont ils reviennent heureux de retrouver leur solitude à deux et la douceur de leur foyer.
La paix des lieux est pourtant finalement brisée, le jour où une petite fille disparaît.
Nous retrouvons dans Petits oiseaux les thèmes centraux de l'oeuvre d'Ogawa dont ceux, omniprésents, de la solitude et du langage. Nous y ressentons également toute la tendresse de l'auteure pour ses personnages, qui se meuvent dans un roman empreint d'une infinie douceur et une grande poésie.
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Littérature japonaise
9 janvier 2013
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Le chat, son maître et et ses deux maîtresses
Junichiro Tanizaki
Shozo, jeune trentenaire marié, fénéant et doté d'une assez faible personalité, voue depuis dix ans une passion sans aucune mesure pour sa chatte Lily, affection qui suscite la jalousie féroce de sa femme Fukuko.
Celle ci lui demandant de choisir entre son mariage et sa chatte, il va léguer l'animal à son ex-femme Shinako, qui -elle même en son temps rongée par la jalousie à l'égard de Lily- se propose justement de la récupérer, avec la stratégie secrète de récupérer ainsi son ancien mari...
Tiraillée entre ces querelles, nous suivons avec empathie le parcours de Lily, et c'est avec une légèreté et un humour non dénués de profondeur que Junichiro Tanizaki nous parle ainsi de la passion amoureuse et du vice de la jalousie.
"Le chat, son maître et ses deux maîtresses" est la première nouvelle de ce recueil qui contient aussi "Le petit royaume" et "Le professeur Rado". Un classique de la littérature moderne japonaise, idéal pour découvrir un grand écrivain des vices et passions propres à la nature humaine.
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Littérature japonaise
28 septembre 2012
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"A un oeil non averti, les chats semblent tous les mêmes, sans aucune différence ni particularité personnelle, mais quand on entre dans leur société, on s'aperçoit qu'elle est passablement compliquée, et que le diction des hommes "autant de têtes, autant d'avis" s'y applique directement. Le regard, l'aspect du nez, la fourrure, la façon de marcher, tout a ses particularités. Depuis le port des moustaches jusqu'à la mesure dans laquelle on laisse pendre sa queue, en passant par la façon de dresser ses oreilles, il n'y a rien qui soit uniforme. Beauté et laideur, goûts et dégoûts, élégance et vulgarité, tout existe bel et bien en mille et mille nuances".
Ainsi, avec ce doux ton, le chat qui n'avait pas de nom nous invite à découvrir sa condition féline, et par jeu de miroir, la condition humaine dans le Japon de l'ère Meiji, cette période de basculement brutal entre une société féodale et le monde moderne.
Recueilli par un vieux professeur de littérature anglaise, notre ami mène sa vie de chat avec ses voisins et amis, multipliant les rencontres de personages haut en couleur et aux conditions si différentes. Parrallèlement, il se livre à l'observation cynique de la vie de la maison : le maître Kushami, dépassé par son temps, oisif et solitaire, les étudiants déjantés, aux prétentions philosophiques déplacées ou à la bêtise poussée à l'extrême, les enfants insupportables, sa grande ennemie la bonne O-San, et les nombreux visiteurs aux trait grossiers...
Nasume Soseki était un écrivain japonais de la fin XIXe siècle, il fut professeur de littérature anglaise après avoir vécu en occident. Grand maitre de Haiku et auteur de nombreux romans, homme d'une grande culture traditionnelle dans un société en plein boulversement, il fit de son "chat" son porte parole.
Une oeuvre jubilatoire à prendre au premier degré pour tous les amoureux des chats.
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Littérature japonaise
11 juillet 2012
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Rashômon et autres contes
Rashomôn est la nouvelle qui inspira le film de Kurosawa, l'histoire d'un miséreux qui s'abrite sous la porte Rasho, devant un charnier dans lequel il voit errer une vielle entrain d'arracher les cheveux aux cadavres. Un tableau ténébreux d'une grande puissance dont la tension nous emporte.
Figures infernales, la principale nouvelle de ce recueil, nous raconte l'histoire de l'excentrique peintre Yoshidié qui aura recours à toutes les stratégies les plus sombres pour avoir l'inspiration pour le tableau "Paravent des figures infernales" que son seigneur lui a commandé. Un texte au décalage incroyable entre une narration anecdotique et mesurée et des évènements dramatiques.
Ces histoires qui ont pour cadre le Japon médiéval sont représentatives de l'oeuvre de Akutagawa, écrivain du début du vingtième siècle qui eut une influence significative sur la littérature japonaise contemporaine.
Rashomon est disponible en folio 2 euros, moins cher qu'un café à Paris ; 1h30 de lecture dépaysante et un livre à garder pour la vie dans sa bibliothèque.
Published by Cyril
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Littérature japonaise
1 mai 2010
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Cristalisation secrète
Yoko Ogawa
Actes Sud
Il s'agit d'une île sur laquelle disparaissent régulièrement des choses. Ce n'est pas une simple disparition matérielle, mais ce sont le sens, l'intérêt ou l'émotion que peuvent suciter ces objets aux yeux des habitants qui s'évaporent. Les timbres vont être jetés, le parfum déversé dans la rivière jusqu'aux pétales qui vont tomber comme une pluie de toutes les fleurs...
Une amnésie collective s'empare de l'île sauf pour quelques uns qu'une police des souvenirs va traquer.
La narratrice est un écrivain dont les parents eux aussi ont disparu: sa maman collectionnait les souvenirs et les choses passées. Lorsqu'elle apprend que son éditeur a le même don, elle s'organise pour le cacher...
Un 1984 revisité sur un mode poétique et fantastique.
Published by Marie
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Littérature japonaise
30 juillet 2009
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La vie immobile
Natsuki Ikezawa
Natsuki Ikezawa est un écrivain japonais contemporain. Traducteur de Kerouac, Updyke, il est l'auteur de nombreux romans, nouvelles et récits de voyage.
La vie immobile est une histoire envoutante pleine d'élans poétiques et de belles images proposées lors de situations méditatives.
C'est la rencontre entre deux hommes, passionnés par l'astronomie et la contemplation de la Nature, travaillant dans la même usine de tissage, qui se lient d'amitié lors de conversations métaphysiques à la tombée de la nuit. L'un des deux se révèlera être un tradeur de génie en fuite sous une fausse identité, et son ami (le narrateur), sera amené à partager son aventure anonyme et teintée de mystere... Une belle réflexion au ton intimiste sur les thèmes de la rencontre, l'Autre, l'amitié ou le besoin de fuir le monde.
L'homme qui revient, la seconde nouvelle, est elle aussi placée sous le signe de l'affinité élective transcendantale : un producteur de documentaires japonais parti en expédition en Afghanistan pour repérer les ruines d'une cité antique se voit coincé sur place avec un archéologue français baptisé Pierre. La cité en question semble dotée d'un pouvoir mystérieux qui influe sur la psyché des deux protagonistes. Pris en se rapprochant des ruines par des sentiments de bien être, de fusion, de compréhension globale du tout, nos deux héros vont se livrer sur leurs vies intimes et connaître une amitié brève et parfaite.
Une nouvelle teintée de philosophie zen, qui peut aussi, comme la vie immobile, se lire comme un bon roman d'aventure.
Published by Cyril
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Littérature japonaise
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