"La part du feu"
Hélène Gestern
(Arléa)
Un roman puzzle, mais chronologique, dans lequel sont semés des pièces à convictions, des coupures de journaux, des poèmes, des lettres, autant d’indices que Laurence, personnage principale, va recueillir et analyser, en même temps que nous, lecteurs, qui bénéficions, en plus, du point de vue des différents protagonistes.
Une quête d’identité : tout commence par une annonce et une découverte inattendues. Au moment où son vieux père lui annonce qu’il n’est pas son père biologique, Laurence découvre par hasard une ancienne correspondance entre sa mère et un homme qu’elle ne connaissait pas, un certain Guillermo Zorgen, leader d’un groupe de lutte clandestine des années 75, et est aussitôt aspirée par son aura qui, 35 ans après sa mort, est restée fascinante. Laurence se lance alors dans une recherche qui va faire vibrer la toile profonde des souvenirs et reconstituer un passé qui n’était peut-être resté qu’en suspens.
« Mes souvenirs marchaient sur du verre, on aurait dit qu’un sang d’une autre couleur, noir comme l’erreur, maculait la mémoire »
D’une manière encore plus élaborée que son précédent roman « Eux sur la photo » (Arléa), Hélène Gestern poursuit le thème de la recherche d’identité, explore les jeux d’ombre et de lumière de la mémoire personnelle et collective le tout dans un style toujours aussi délicat, nu, mais toujours vêtu de pudeur.